Marco DeMiroz, l’une des figures de proue de l’industrie VR internationale, est co-fondateur du Venture Reality Fund, un fonds d’investissement américain dédié au soutien de projets dans le domaine des nouvelles technologies informatiques (computing). Il était l’invité du Pavillon au premier trimestre de 2019, à l’occasion de son passage à Paris. Accueilli par de nombreux créateurs VR venus le rencontrer, il a livré à son audience captivée, sa vision du marché de la réalité virtuelle (VR).
Marco DeMiroz au Pavillon le 25 Janvier
De l’expertise dans le domaine des technologies immersives, Marco DeMiroz n’en manque pas. Le fonds d’investissement qu’il a lancé 3 ans plus tôt avec son associé, The Venture Reality Fund, a analysé à la loupe les modèles économiques de centaines de startups du secteur.
“Notre objectif est de créer une communauté globale d’entraide et de soutien. L’Europe et l’Asie ont le potentiel de créer des entreprises incroyables dans ce domaine”, déclare Marco.
Au coeur de la thèse d’investissement du Venture Reality Fund, on trouve une certitude profonde : le potentiel technologies immersives (la réalité virtuelle, la réalité augmentée et la réalité mixte) combiné à la puissance de l’intelligence artificielle (entre autres notamment, les domaines d’applications du machine learning et les réseaux de neurones artificiels), s’apprêtent à changer la manière dont nous interagissons avec notre environnement, et avec nos pairs.
Copyright : the Venture Reality Fund
Fort de cette conviction, le fond, soutenu par des contributeurs financiers enthousiastes, a déjà investi dans 30 entreprises, dont deux en Finlande, deux en République Tchèque, une au Canada, une au Japon, et le reste aux États-Unis.
Un marché en évolution rapide
“Un bon nombre de méga-deals ont commencé à avoir lieu aux États-Unis”, commente DeMiroz en affichant une courbe représentant la taille médiane des deals par stade de financement. Pas de doute possible, le montant des investissements grimpe d’année en année, reflétant une confiance croissante des fonds envers les entreprises du secteur.
Source : The Venture Capital Fund
“L’année 2018 était une année record depuis 2000 : près de 100 milliards de dollars ont été investis (le montant le plus élevé depuis 2000), dans un plus petit nombre de deals : 5536”, continue Marco DeMiroz. Un nombre d’investissements faible par rapport aux années précédente, pour un volume financier bien supérieur, ce qui implique une concentration plus élevée de capital dans certaines startups.
“Nous avons remarqué un retard entre l’Europe et les États-Unis en termes de montants investis, mais aussi entre l’Europe et l’Asie”, continue DeMiroz.
Un retard que l’investisseur explique en partie par la taille du marché des investissements américains, qui représente 40 à 45% du marché global, alors que l’Europe ne représente pas plus de 50% environ du marché américain lui-même.
Le futur est déjà là.
“Tout est déjà en train de se mettre en place - les grandes entreprises adoptent déjà des combinaisons de réalité virtuelle (VR), de réalité augmentée (AR), de machine learning (ML) et d’intelligence artificielle (AI) pour supporter leurs activités.”, affirme DeMiroz. “Nous l’observons dans des secteurs variés : le commerce de détail, l’industrie pétrolière, l’industrie pharmaceutique, … dans tous ces secteurs, nous observons que la formation immersive est très active.”
Et il est vrai que l’intelligence artificielle est déjà largement présente dans nos vies quotidiennes : les engins de recherche et de recommandation sont optimisés par des algorithmes intelligents qui apprennent sans cesse de nos comportements et de nos goûts, pour nous proposer des contenus toujours plus personnalisés. Spotify et Netflix par exemple sont deux entreprises dont l’activité repose en grande partie sur leur capacité à pousser du contenu pertinent pour pousser leurs utilisateurs à consommer en permanence.
“Je pense que l’intelligence artificielle est déjà largement intégrée dans la société, dans nous outils, nos machines, et que très naturellement, une fois qu’elle sera bien intégrée, une couche de VR et d’AR viendra s’ajouter à ces outils de manière naturelle.”, prédit Marco DeMiroz.
Pour illustrer cette vision, il dévoile une cartographie des entreprises actives sur le marché de la VR, réalisée par The Venture Fund :
Cartographie de l’industrie de la réalité virtuelle - Copyright : the Venture Reality Fund
Comme cette cartographie l’illustre, les applications sectorielles (Sport, Éducation, Santé, Jeux, …) sont largement développés, autant que les offres d’infrastructure et les outils / plateformes (voire plus). Comment le marché s’est-il développé dans cette direction ?
“Les entreprises se posent une et une seule question lorsqu’elles envisagent d’adopter et d’implémenter la réalité virtuelle dans leur structure : “est-ce que c’est une proposition de valeur tangible?”, explique Marco DeMiroz. “C’est pour cette raison que pour l’instant, on voit beaucoup de programmes pilotes dans les grandes entreprises et non pas une adoption inconditionnelle. Les responsables ont besoin de mesurer la performance de cette technologie dans un premier temps.”
Effectivement, les responsables innovation sont attentifs à trois critères, qui poussent l’adoption de la réalité virtuelle dans leur entreprise :
-Le revenu : comment améliorer le chiffre d’affaires ?
-La marge : comment développer une solution qui permette d’améliorer les marges ?
-Les dépenses opérationnelles : comment réduire les coûts d’opérations grâce à de nouvelles technologies ?
Les technologies immersives permettent non seulement de faire croître le revenu, mais également de lancer des produits sur le marché plus rapidement. C’est ce qu’illustre l’exemple de Bell Labs, qui, en testant la VR dans son processus de Design industriel, a réussi à réduire son temps de développement par 10, réalisant ainsi une économie de plusieurs millions.
Les possibilités semblent illimitées. Quels sont les usages par secteur, comment les entreprises se les approprient-elles ? Vous pouvez le découvrir dans l’article écrit sur le sujet, tiré de l’intervention de Marco DeMiroz au Pavillon.
Le Pavillon explore les cas d’usage et modèles économiques proposés par les technologies immersives, pour les entreprises. Nous proposons des visites de notre lieu chaque vendredi matin - n’hésitez pas à vous inscrire aux prochaines sessions et à venir nous rencontrer !
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